Dernière ligne droite avant la rencontre...

Ta tenue de naissance est choisie.
Tes couches sont dans la valise.
Les couches de Maman aussi.
La valise pour la maternité est bouclée.
Ton prénom est choisi depuis Septembre.
Le 1 mois et le 3 mois sont lavés, repassés et rangés.
Les cours de préparation à la naissance sont finis.
Maman passe du canapé au ballon.
La maison est décorée pour Noël.
Maman marche comme un canard.
Les insomnies de Maman ont commencé.
Le kilo de dattes trône sur la table à manger.
La tisane de framboisier est infusée.
Les placards se garnissent de raviolis et de soupes, le congélateur de plats Picard.
Les cadeaux sont sous le sapin.
Nous fêterons Noël en amoureux, ou peut-être à trois.
Tu n'es pas né mais déjà Tonton, Papy et Mamie t'ont gâté pour Noël.
Bébé de 2020 ou Bébé de 2021?
Il ne manque plus que toi, mon tout petit bébé.

Notre projet de naissance.

Il était important pour moi d'écrire un projet de naissance. J'ai attendu mes 36SA pour enfin le rédiger, après plusieurs cours de préparation à la naissance avec mon sage femme, prête à bien me projeter. Je pense qu'il est nécessaire d'être informée sur notre corps, sur la grossesse, le processus de l'accouchement, et tout ce qui peut se passer avant, pendant et après celui ci. Je vous conseille de ne pas vous réduire à votre accouchement de rêve mais de vous projeter dans toutes les possibilités, c'est  pour cette raison que je milite pour que toute femme enceinte (et couple d'ailleurs!) assistent vraiment à leurs huit séances de préparation à la naissance, bien trop souvent laissées de côté d'ailleurs malheureusement avec le confinement cette année. Beaucoup de sages femmes libérales ont continué leurs séances en visio. Renseignez vous, c'est important.

Je vous partage mon projet. Celui ci est personnel et nous est propre, écrit selon nos envies, nos angoisses, notre situation. Je vous demande de le lire sans jugement et avec respect. J'ai choisi de le diviser en plusieurs catégories distinctes:

 

ACCOMPAGNEMENT

Je souhaite être accompagnée par mon conjoint pendant le travail et la poussée, sa présence est indispensable.

Je désire que l'équipe se présentant en salle d'accouchement me donne des explications sur tout acte médical me concernant ou concernant notre enfant.

J'accepte de porter le masque pour le travail pour la sécurité de tous, mais si cela est trop difficile pour moi lors de la poussée, je souhaite pouvoir le retirer. Celui-ci n'est pas obligatoire, cependant nous disposons de plusieurs masques FFP2 dans notre sac afin de protéger les soignants si la maternité n'est pas en capacité de les leur fournir.


♥ LIBERTE DE MOUVEMENT / ACCOUCHEMENT


Je souhaiterai accoucher sans péridurale, je veux que mon choix soit encouragé et soutenu par l'équipe même lors de la phase de désespérance. Si l'équipe sent cependant que mes limites physiques et psychologiques ont été atteintes, je compte sur elle pour me proposer des solutions afin de me soulager.

Si les touchers vaginaux me sont douloureux, je souhaite en avoir seulement lorsque cela est nécessaire.

Je souhaite pouvoir rester mobile et choisir mes positions pour gérer la douleur des contractions, ainsi que l'expulsion.

Je suis informée sur la nécessité de l'épisiotomie en cas de détresse foetale, je fais confiance en l'équipe pour agir le plus rapidement possible si mon enfant est en danger. Cependant, je préfère une déchirure naturelle autant que possible.

♥ ACCUEIL DE NOTRE ENFANT

Je souhaite attraper mon bébé lors de l'expulsion pour le poser sur moi.

Mon conjoint ne souhaite pour l'instant pas couper le cordon, mais nous souhaitons que cela lui soit proposé sur le moment. Il aimerait être présent pour les premiers soins apportés à notre fils.

Si tout va bien, je souhaite garder mon fils contre moi après l'expulsion. Si je ne suis pas en mesure de faire du peau à peau suite à la naissance, mon conjoint souhaite le faire.

♥ CESARIENNE

La césarienne m'angoisse particulièrement : peur de ressentir l'éventration, peur de la douleur, angoisse d'être seule au bloc. Je souhaite que l'équipe m'accompagne dans cette situation qui est anxiogène pour moi afin de vivre au mieux la naissance de mon enfant.

Je souhaite que la sonde urinaire me soit posée après l'anesthésie.

Je ne souhaite pas être attachée et je veux pouvoir toucher mon bébé dès sa naissance. Je souhaite pouvoir faire du peau à peau le plus rapidement possible. Si cela n'est pas possible, mon conjoint prendra le relai.

Vu ma corpulence et mon ventre qui fait tablier, je souhaite des points de suture afin d'avoir une meilleure cicatrisation qu'avec des agrafes. Je souhaite être bien conseillé pour les soins à apporter à ma cicatrice afin d'éviter toute complication.

Mon sac pour l'accouchement + ma valise maternité.

C'est parti pour un article qui sera long mais détaillé. J'ai reçu beaucoup de conseils de la part de mamans sur mon compte Instagram. Des astuces qui me seront utiles, d'autres plus futiles. Un accouchement on ne peut contrôler la façon dont il va se passer, mais s'il y a un truc que l'on peut maîtriser c'est ce que l'on emporte avec nous pour vous ce moment unique dans notre vie.

★ Dans mon sac pour la salle de naissance:

- Mon dossier médical et mes papiers: C'est LE truc à ne pas oublier, l'équipe qui vous accueillera pour l'accouchement aura besoin de toutes les informations sur votre grossesse et votre bébé. Pensez à bien joindre également les échographies ainsi que votre carte de groupe sanguin. Et on pense à bien imprimer toutes les dernières analyses faites en laboratoire. J'ai également rajouté un tableau avec toutes les informations sur les soignants qui m'ont suivi pendant ma grossesse ainsi que mes proches à prévenir en cas d'urgence. Il faut également penser à sa carte d'identité, sa carte vitale et sa carte de mutuelle. Pensez aussi à votre projet de naissance si vous en avez un.

- Un brumisateur.

- Une bouteille d'eau, des briquettes de jus de pomme et des biscuits: Pendant le pré-travail (qui peut être long) vous pouvez manger et boire pour reprendre des forces, prévoyez quelques encas pour vous et votre accompagnant.

- Une petite trousse de toilette: Des lingettes, brosse à dents, dentifrice, déo, baume à lèvres et élastiques à cheveux. Le travail peut être long sur plusieurs jours, se rafraîchir fera toujours un peu de bien. Mon mari aura aussi sa brosse à dents et une tenue de rechange. Avec le Covid, on ne sait pas encore si les allers retours seront possibles, et nous n'habitons pas à côté de la maternité.

- Huile de massage pour le périnée: Si vous avez massez votre périnée pendant les dernières semaines de grossesse, celle ci peut vous être utile lors de l'accouchement. N'hésitez pas à en parler à la sage femme qui vous accompagnera. Elle peut aussi servir pour les massages pendant le travail. J'utilise l'huile de chez Weleda.

- Chaussettes, tenue confort: Je prévois une tenue confort (une chemise de nuit) pour la remontée en chambre et me sentir bien.

-  Culotte, slip jetable et protection hygiénique.

- Tenue de naissance pour Bébé: un body, des chaussettes, un pyjama chaud, un bonnet, un gilet, des chaussons et une gigoteuse. Je prévois également une petite couverture polaire pour le peau à peau après la naissance afin que Bébé soit bien au chaud, soit sur moi, soit sur son papa.

- Chargeur de téléphone, et appareil photo. 

- Gel hydroalcoolique et masques: Période de Covid...

Niveau sac, j'ai tout fait tenir dans mon chouette sac à langer: il s'agit du sac Robyn Navy Stripe shopée chez Maman Naturelle

★ Dans ma valise pour le séjour:

Pour moi:

- Un savon et un shampoing neutre: Les premières semaines il est important pour un bébé de sentir l'odeur de sa maman pour se rassurer, j'ai donc opté pour un deux en un savon et shampoing neutre.

- Un savon intime doux: J'ai choisi un savon apaisant de la marque Love & Green pour mes suites de couches afin de prendre soin de cette partie de mon corps qui aura bien souffert! Sans parfum, sans sulfate, et il contient de l'aloe vera qui contribue à bien cicatriser.

- Un shampoing sec: Parce que j'aurai d'autres choses à penser qu'à me laver les cheveux, donc le shampoing sec de secours sera bien pratique pour les premières semaines avec bébé.

- Des protections hygiéniques, culottes et slips filets: Si vous avez suivi mes aventures, je me suis longuement questionnée sur ce que j'allais acheter, quand tu es grosse c'est assez difficile de trouver ce qui sera adapté à un corps gros. Deux solutions donc. Des slips filets lavables de chez Tigex, étirables, mais pas très confort néanmoins avec des protections hygiéniques, et/ou des grandes culottes noires en coton que j'ai trouvé chez Zeeman. Pour les protections, j'ai pris du clean, Love & Green et Abena, commandées chez Greenweez.

- Tenues confort, pyjamas: J'ai prévu mes leggings de grossesse (qui viennent de chez Kiabi), des pulls et des tops larges, une veste doudou, et deux chemises de nuit d'allaitement. Confort et détente avant tout, on a déjà une pression énorme lorsque l'on accouche, alors mon look, je m'en tape!

- Mes bas de contention: Si vous avez une césarienne, ils vous seront utiles. Comme j'en porte pour la grossesse, j'ai prévu une paire dans ma valise.

- Une multiprise: Pour brancher votre veilleuse ou votre téléphone, souvent les prises ne sont pas assez longues en maternité.

- Un rouleau de papier toilette: Alors cela paraît bizarre, mais ce conseil est revenu très souvent, à cause du papier toilette des hôpitaux qui serait trop rêche, si vous avez des points, autant avoir du confort aussi à ce niveau.

- Un tapis de bain: Vous êtes plusieurs à avoir failli chuter en sortie de douche donc jouons la prudence.

- Deux serviettes de toilette pour moi.

- Deux ou trois brassières d'allaitement. J'en ai trouvé un lot de deux en grande taille chez Bonprix. Elles sont supers confortables!

- Crème pour les seins et coquillages d'allaitement: Je souhaite allaiter, j'ai donc cherché ce qui pourrait me permettre de bien vivre les premiers jours d'allaitement. On m'a conseillé une crème pour assouplir les tétons et mamelons, la crème à la lanoline de chez Lansinoh, ainsi que des coquillages d'allaitement, ceux que j'ai pris viennent de chez Bébé Nacre. Je vous conseille d'attendre la fin de la grossesse pour les acheter car il faudra mesurer vos mamelons, il existe plusieurs tailles. Pas de bouts de seins ici, déconseillée par les personnes qui me soutiendront pour mon allaitement, et mes tétons ne sont pas ombiliqués (si besoin, on m'a conseillé la petite poire de chez Lansinoh). J'emmène également la carte de visite de la conseillère du lactarium de l'hôpital si besoin d'un SOS allaitement. 

- Coussinets d'allaitement jetables.

- Coussin d'allaitement pour bien positionner bébé les premières fois.

- Veilleuse: J'ai choisi une veilleuse Kaloo, de taille moyenne et rechargeable par câble. Souvent les néons des hôpitaux sont trop agressifs pour la nuit, j'ai opté pour une veilleuse pratique pour m'accompagner dans mes premières nuits d'allaitement à la maternité, rechargeable via prise USB. Elle servira ensuite pour bébé. Vous pouvez la retrouver sur le site Les Amis Monstres.

- Des trucs bons à grignoter: des Dragibus pour les coups de blues et des fruits secs pour me rebooster. J'ai pas osé l'appareil à raclette.

Pour Bébé:

- 5 bodies, 5 pyjamas.

- 2/3 gilets ou brassières chaudes.

- Bonnets, chaussettes, une paire de chaussons.

- Deux serviettes.

- Gel lavant, cotons, eau: J'ai laissé les gros flacons pompes à la maison et j'ai opté pour des petites bouteilles pour le voyage. Crème lavante et eau micellaire Love & Green. J'ai pris des cotons bio pour les premiers changes, mais nous aurons du lavable à la maison.

- Thermomètre de bain et thermomètre.

- Langes et quelques bavoirs.

- Echarpe de portage

- Son doudou, qui va accompagner nos nuits pendant quelques semaines afin que nos odeurs s'imprègnent afin de rassurer bébé (même si je compte bien l'avoir tout le temps contre moi...).


Voici pour notre liste complète pour cette nouvelle grande aventure! N'hésitez pas à partager la liste si elle vous a plu et a commenté si vous avez des astuces supplémentaires.

Mon second trimestre de grossesse.

Mes maux de grossesse

♥ Beaucoup de fatigue, j'ai beaucoup dormi ce trimestre! Alors quelques insomnies à force de ruminer et de se poser des questions sur cette maternité qui arrive à grands pas, mais alors des siestes absolument gigantesques aussi. J'applique les conseils des copines mamans: ton corps a besoin de repos, écoute ton corps et dors quand il le faut.

♥ Je pète. Ouais on est pas là pour être glamour ici, tu as le camp de celles qui sont constipées, et celles qui pètent, voilà la team que mes intestins ont choisi. Je mange beaucoup de fruits et de légumes, et autant vous dire que cela s'est bien ressenti dans mon transit, qui est une vraie voie rapide. Note si tu es enceinte: évites les choux de Bruxelles. 

♥ Les douleurs ligamentaires sont présentes mais supportables. Bon, parfois je ne peux plus bouger tellement j'ai eu mal d'un coup en toussant ou éternuant, mais je suis chanceuse de ce côté ci, peut être que le magnésium prescrit par ma sage femme y fait pour beaucoup aussi. On en reparlera au troisième trimestre...

♥ J'ai mal à la tête dès que je suis fatiguée... donc j'écoute là encore mon corps et je me repose et coupe les écrans quand ça arrive.

Mon corps

♥ J'ai les ongles qui poussent super vite et mes cheveux sont tellement beaux! Bref, je suis bonne.

♥  J'ai beaucoup angoissé pour le test de diabète gestationnel, qui s'est finalement avéré négatif. Je peux faire confiance en mon corps, qui m'a donné un merveilleux bébé et qui fait en sorte que tout se passe bien pour lui et moi. 

♥ J'ai un bébé dans mon ventre! Vous imaginez ça? 

Mes sentiments

On m'avait dit que le second trimestre était agréable et bien je dois avouer que oui, il le fut! Je trouve d'ailleurs que les semaines ont défilé bien trop vite! L'annonce, le ventre qui s'arrondit, les premiers mouvements.. Que d'émotions! Le second trimestre marque aussi le début des premiers achats pour nous, quel plaisir de chercher ce qui sera le mieux pour notre bébé. Et je passe mon temps à faire des listes: liste de naissance, liste pour la valise de maternité, liste pour l'allaitement et l'accouchement, liste des questions pour la prépa. Bref, l'euphorie est totale et me ferait presque oublier le contexte sanitaire actuel avec le Covid, donc autant profiter des belles choses. Allez à nous deux troisième trimestre!

Dédiaboliser le test de diabète gesta.

Des semaines que j'appréhende de faire ce fameux test O'Sullivan qui sert à détecter la présence ou non de diabète gestationnel pendant la grossesse. Comme l'accouchement, c'est le sujet phare des futures mamans et bordel, avouons que tout ce qu'on entend est assez angoissant!

- Tu vas vomir!

- C'est dégueulasse!

- Tu vas faire un malaise!

Bref, rien de réjouissant! J'avais envie de vous partager mon expérience qui s'est avérée plutôt positive après des semaines d'angoisses à me demander comment cela allait se passer... Lundi matin donc, c'est le grand jour, direction le laboratoire pour ce fameux test. J'ai bien veillé être à jeun de 12 heures (et à ne pas dépasser les 14 heures pour la première prise de sang). J'ai souhaité prendre rendez-vous au préalable au laboratoire mais malheureusement le mien ne le permet pas, mais renseignez vous. Me voilà attendant mon tour en salle d'attente, sous vos conseils, j'ai emmené de la lecture, car je vais avoir pour au moins deux bonnes heures . Première prise de sang. Je suis habituée, l'infirmière me trouve une veine, et me rassure sur le test. Elle me propose deux parfums pour le glucose: orange et citron. Je choisis le citron, c'est ce que vous m'aviez conseillé. Elle revient avec cette bouteille qui me paraît vraiment conséquente, 75g de glucose à avaler, allez c'est parti.

J'avais très peur du goût et surprise, c'est plutôt bon. Je bois même sans difficulté les premières gorgées, je plaisante avec l'infirmière qui reste avec moi pendant la prise, car la bouteille s'appelle Top Star. Top Star, Top Star, je veux être une Top Star (si tu as 30 ans, tu as compris la vanne!). Le liquide est fluide, c'est bon, un peu comme du Mister Freeze fondu. Je m'attendais à un produit immonde avec un goût de médicament, et finalement je le bois en cinq minutes. La fin a été un peu plus rude, car mon corps était gavé de cet apport en sucre: je me suis sentie un peu comme quand on a avalé un paquet de bonbons. D'ailleurs je propose à l'infirmière de faire une collab avec Haribo, parce que le test serait beaucoup moins angoissant avec des Dragibus.

Allez, j'ai tout bu, je suis un tout petit peu écoeurée, mais c'est parti pour la première heure d'attente avant la seconde prise de sang. Je me trouve dans la salle d'attente car pour l'instant comme il est tôt, aucune salle de disponible, elles sont toutes occupées pour les prélèvements. Je croise l'une de vous au labo, cela me fait plaisir de papoter, de parler grossesse (pour changer), et il est déjà l'heure de repasser en salle de prélèvements. Qu'est ce que j'ai sommeil!

Seconde prise de sang. Pas de nausées, ma tête ne tourne pas, je suis juste très fatiguée d'un coup. Le prélèvement est un peu douloureux, car si tu as lu mon article sur mon premier trimestre de grossesse, tu sais que chacune de mes veines de bras a disparu pour que mon système veineux se localise dans mes nichons. L'infirmière teste un bras, puis l'autre, pour finalement revenir à l'emplacement de la première prise de sang, c'est douloureux, mais elle arrive à obtenir ce qu'il faut. Pour ma seconde heure, j'ai de la chance, les salles se sont vidées, je peux m'allonger et comme je suis seule, enlever mon masque. L'attente est longue, j'ai faim, j'ai sommeil MAIS je suis fière de moi car je n'ai pas vomi! Je ne voulais pas vomir car si tu vomis il faut tout recommencer... Hors de question, même si tout se passe plutôt bien jusqu'à présent.

Troisième prise de sang, ensuite je peux rentrer chez moi. Malheureusement la veine qui avait permis les deux premiers prélèvements refuse de donner la moindre goutte de sang, c'est parti pour une ponction  dans la main, mais heureusement beaucoup moins douloureuse que la piqûre trois fois au même endroit. C'est fini, je peux rentrer me faire un bon petit déjeuner et me reposer.

La fatigue, je ne m'y attendais pas. J'ai absolument dormi toute la journée, j'étais épuisée, sans doute la réaction du corps à encaisser autant de glucose. En fin de journée, j'obtiens mes résultats. Pour une absence de diabète gestationnel, voici les taux à ne pas dépasser:

Pour la première prise de sang: 0.92g/L
Pour la seconde prise de sang, une heure après l'ingestion du glucose: 1.80g/L
Pour la troisième prise de sang, deux heures après l'ingestion du glucose: 1.53g/L

Mes taux sont parfaits, je ne suis même pas à la limite! Je remercie mon corps de m'avoir donner un petit bébé et de fonctionner correctement pour que mon bébé et moi soyons en bonne santé. Et de quoi faire taire les mauvaises langues pour qui obésité = diabète gestationnel. Cela ne veut rien dire, le diabète gesta est une vraie roulette russe, je m'estime chanceuse pour cette fois ci. 

Voici pour mon expérience qui est positive de ce test! Je me suis fait du souci pour pas grand chose finalement. J'ai eu la chance d'être accompagnée par une infirmière adorable tout le long du test, qui venait me voir régulièrement pour vérifier que j'allais bien. Chaque corps réagit différemment, alors oui beaucoup de femmes vomissent et font des malaises, mais il est bon aussi de rappeler que cela se passe bien pour beaucoup d'autres dont vous n'entendez pas forcément les récits. Si je peux vous donner quelques conseils: choisissez le goût citron qui a l'air le plus facile à ingérer, buvez une gorgée après l'autre (on a 5/10 minutes pour le boire), demandez à être isolée et allongée pour que votre corps encaisse calmement le glucose, et prenez votre journée ensuite pour vous reposer, je pense que c'est vraiment essentiel. Je souhaite bon courage à celles qui le passeront après avoir lu mon article, j'espère vous avoir rassurer.

Seconde échographie, et Bébé est...

Mercredi avait lieu mon échographie du trimestre 2. Suite à ma mauvaise expérience de mon trimestre 1, j'ai fait le choix de changer de soignant. Je lui avais préalablement expliqué par mail ce que j'avais mal vécu, et il avait répondu très humainement et professionnellement à celui ci, en me rassurant et m'expliquant également sa façon de travailler. La seconde échographie est plus longue que la première car tous les organes sont mesurés afin de déceler toute anomalie.

Arrivés au cabinet, une toute autre ambiance que celle de ma première échographie nous attendait. Première écho, salle d'attente blanche, quatre chaises design, des natures mortes au mur, et une télévision qui passait en boucle des photos de fleurs. Cette fois ci, l'entrée est petite, mais la chaleur humaine est directement perceptible. Des dessins et des immenses murs de faire-parts partout sur les murs, ainsi que des affiches sur le don d'ovocytes, la grossesse ou des groupes de paroles soignants parents. Je me dis qu'ils aiment les bébés ici et que pas de doute, on est bien dans un cabinet de sages femmes. Un peu d'attente, j'ai chaud, je stresse un peu, mon amoureux ne dit pas un mot, les cinq minutes me paraissent une éternité. Nous sommes reçus par le sage femme échographiste, quelques mots échangés sur le mail envoyé, dossier à remplir et je me sens directement bien car il est vraiment très humain, gentil et sympathique. Je suis toujours tendue mais je lui fais confiance. Première question avant de m'installer: Doit on passer en endovaginale? Je suis encore bouleversée par les remarques lors de ma première écho, et sa réponse me rassure encore une fois. On essaie en abdominal et nous verrons s'il y a besoin de passer par le vagin. Ok, je me dis que je peux lui faire confiance, il est optimiste et vraiment souriant. Je me sens bien. Il pose la sonde sur mon ventre et nous fait de suite écouter le coeur de Bébé. Son petit coeur qui bat toujours, tout va bien. Le sage femme enchaîne ensuite directement sur le bas ventre de Bébé pour connaître son sexe: aucun doute, il s'agit bien d'un petit mec! Nous allons avoir un fils! Je suis soulagée de ces bonnes nouvelles et l'examen peut continuer. Aucune anomalie n'a été aperçue, un bébé plutôt en haut des courbes, et une échographie de contrôle tout de même prévue le mois prochain. Je reverrai donc mon bébé encore deux fois au moins avant la naissance, et les vivre avec bienveillance, sans en avoir mal au ventre, me réjouit vraiment. Je peux à présent vraiment me plonger dans ma grossesse, et laisser grandir cette fusion et cet amour infini qui se crée avec mon fils.


Pourquoi j'ai changé d'échographiste?

Il y a deux mois déjà, je passais ma première échographie de grossesse, la fameuse T1, celle que tu attends avec appréhension et impatience. Je me suis imaginée ce moment comme un instant magique, à la rencontre de notre bébé. Ce fut notre premier rendez-vous où nous pouvions être tous les deux présents, à cause du Covid, j'ai en effet passé tous mes examens du premier trimestre seule.


Covid oblige, nous avons dû attendre séparément, moi dans la salle d'attente, et l'amoureux dehors dans la rue. L'attente a été très longue, l'échographiste a eu plus de deux heures de retard... Sitôt dans le cabinet, je comprends qu'elle ne sera pas chaleureuse, et j'appréhende directement l'examen. Mauvais pressentiment, mais je prends sur moi. J'ai préalablement rempli une fiche santé, qu'elle lit à voix haute devant nous. J'ai très peu d'antécédents médicaux, à part l'appendicite et la boulimie. Et là, je la vois volontairement sauter la ligne boulimie. Ok, je me dis direct que c'est un médecin pour qui la boulimie n'est pas un antécédent intéressant dans mon parcours de santé (et pourtant la boulimie a un impact sur mon poids, poids qui me sera reproché plus tard pendant l'examen). Tous les soignants vus à présent et à qui j'ai annoncé ma boulimie, ont été à l'écoute et compatissants. De plus en plus, le personnel médical est sensibilisé aux troubles du comportement alimentaire, moi j'assume maintenant pleinement ma boulimie qui fait partie de moi, je fais avec elle et j'attends des soignants qu'eux aussi la prennent en compte. Je m'installe pour l'examen, et c'est parti pour la sonde endovaginale une première fois. Je suis heureuse de voir mon bébé, de voir qu'il est toujours là, de le voir bouger dans tous les sens. Froideur totale de l'échographiste, face donc à un couple qui vit sa première échographie, de leur première grossesse. Bon, je sais que le médecin doit être concentré pour les mesures, c'est sans doute pour ça qu'elle ne dit rien, elle nous expliquera après. Et finalement l'examen se poursuit dans un silence total. On essaie d'engager le dialogue mais très peu de dialogue en retour, l'ambiance est pesante. Elle ne voit pas bien le bébé, elle passe donc en ventral. Elle s'agace, soupire, là encore je me dis que les soignants ont de longues journées stressantes avec le Covid et leurs masques, c'est pas facile pour eux. Et finalement, elle va s'acharner sur mon corps: elle va alterner la sonde endovaginale et la sonde ventrale, je me sens trifouillée au plus profond de moi. Elle me demande de mettre mes poings sous les fesses, de ne pas croiser les jambes, de me mettre sur le côté. Elle appuie sur mon ventre et me fait mal. Sans rien m'expliquer. Je me dis encore qu'elle est concentrée et qu'elle nous parlera mieux après. L'échographie dure une éternité. Elle me détecte un fibrome. Et? Elle ne m'explique rien, je dois poser les questions, savoir si celui-ci aura une influence sur ma grossesse (dans mes antécédents il est noté que ma tante a subit une hystérectomie à cause d'un fibrome de plus de 5 kilos), elle ne rentre pas dans les détails. Je vois que la clarté nucale a l'air bonne, je suis soulagée vis à vis de ça. Aucune info ne nous sera donné sur la taille, le poids, ou le sexe du bébé. Elle ne nous fera pas entendre son coeur. Je m'essuie de ce liquide tout collant de l'échographie, elle me demande de me rhabiller. Elle nous envoie les clichés par mail, imprime notre dossier, nous demande de payer la consultation. Je dois là encore lui demander si tout va bien, si le bébé est en forme... Elle est d'une froideur horrible. Nous sortons du cabinet. Je suis épuisée, physiquement et totalement vidée moralement. Je ne sais pas encore que ce que je viens de vivre n'est pas normal. J'ai subi plus qu'apprécié mon échographie. Je dois fouiller dans le dossier pour trouver la taille de mon bébé. Heureusement, il va bien, il est le plus beau du monde, et est toujours là, bien accroché à moi. 

Il me faudra plusieurs semaines pour me rendre compte de l'anormalité de l'examen. Le rendez-vous du quatrième mois avec ma sage-femme. Une discussion sur mes angoisses, et un déclic. Non je ne veux pas revoir cette femme pour ma seconde échographie. Il est hors de question qu'elle me touche de nouveau. J'ai donc décidé de changer d'échographiste pour ma seconde échographie qui a lieu demain. J'espère que celle-ci se passera bien. J'ai préalablement pris le temps d'écrire au sage femme échographiste mon vécu de cette première écho. Il a été rassurant et bienveillant. J'espère que ce sera le cas demain. Je vous raconterai...

Si vous vivez mal un examen médical, sachez que vous êtes en droit de changer de soignant et de refuser. Ce que j'ai vécu est considéré comme une violence obstétricale, et le comportement du médecin a été anormal. Je compte laisser un avis Google à ce médecin, en espérant qu'elle remette sa pratique en question. Vous pouvez voir la liste des violences obstétricales sur ce site. N'hésitez pas à en parler et à dénoncer.

Mon premier trimestre de grossesse.

Mes symptômes

♥ Que ce trimestre a été éreintant! J'ai été tout de suite très fatiguée, mais les premières semaines de grossesse ont été intenses. L'envie de dormir tout le temps, moi qui ne fait jamais de sieste, celles ci étaient (et sont toujours) plus que nécessaires. Je suis vidée de toute mon énergie. Je reprends un peu d'énergie en début de second trimestre mais l'effet "réveil de sieste embué" reste bien présent.

♥ Une gueule de bois constante et intense.  Tu sais, cet état second que tu as quand tu rentres de boîte après une nuit complète de danse et de mojitos? Voilà ma grossesse, le tout H24. Les premiers temps, juste les nausées, puis sont apparus les vomissements, partout, tout le temps. En me lissant les cheveux, en appliquant mon fond de teint, sous la douche, en sentant les fleurs ou l'herbe coupée, en voyant une éponge ou des courgettes. Bonheur donc! J'ai tout noté pour en rire plus tard, mais au quotidien c'est très handicapant surtout avec cette merveilleuse période de pandémie où le masque est obligatoire pour se protéger. Sachez que je trouvais que les masques chirurgicaux sentaient LA PATATE! J'ai vomi DANS LA RUE sans avoir bu une goutte d'alcool. Ma jeunesse est loin, très loin, j'ai l'impression d'avoir 75 ans tellement je me traîne.

♥ Les odeurs, bon dieu les odeurs. Je pense que la pire odeur est celle des fleurs, un enfer. Je ne supporte également plus l'odeur du lave vaisselle ou du sèche linge (le mélange chaud propre humide infect), ni celle du souffle de l'aspirateur...

♥ J'ai fait pipi toutes les demi heures car à cette période là l'utérus appuie sur la vessie. Prochainement les intestins et l'estomac, m'a dit ma sage femme, que j'ai hâte.

♥ Le début des insomnies, une grosse difficulté à trouver le sommeil car je réfléchis beaucoup trop.

♥ L'acné, mon front s'est transformé en champ de fraises.

♥ L'infection urinaire: moins cool et plus flippant quand on sait les conséquences que cela peut avoir sur la grossesse, j'ai heureusement vite été prise en charge et je bois 2 Litres d'eau par jour pour vraiment éviter que cela recommence. Mais quand on est dans les nausées, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire!

 ♥ J'ai un ectropion, mot rigolo pour un truc bien flippant: les saignements. J'étais très angoissée par la fausse couche, j'ai saigné plusieurs fois, ce qui m'a valu un tour aux urgences pour vérifier. Mon col est ferme, long et tonique, mais la muqueuse du col utérin ressort, rendant le col très vascularisé, donc je vais saigner facilement... C'est très impressionnant et loin d'être évident lorsqu'il s'agit d'une première grossesse. Heureusement c'est bénin et le bébé se porte très bien, et je peux tout à fait continuer mes activités, je n'ai aucune contre indication, mais cela occasionne beaucoup de stress. Heureusement j'ai une sage femme en or qui me rassure fréquemment, je dois d'ailleurs lui ramener des chouquettes pour notre rendez-vous de la semaine prochaine car vraiment vraiment vraiment j'ai la chance d'avoir une soignante fabuleuse.

Mon corps

Mon corps dérouille avec les symptômes mais je réalise petit à petit les choses incroyables qu'il est capable de faire, notamment celui de fabriquer un petit bébé... J'ai du mal à me voir grossir, car grossir à toujours été synonyme d'échec dans ma vie, mais j'essaie au jour le jour d'accepter ce nouveau changement. Heureusement je suis bien entourée par une sage femme qui ne me pèse absolument pas à chaque rendez-vous, et ma nutritionniste que je ne revois qu'en Septembre pour appréhender au mieux le reste de la grossesse. Je mange en quantité, je ne me prive pas, je ne mange pas pour deux, mais je mange deux fois mieux. J'ai arrêté la caféine, la théine, et n'étant pas immunisée contre la toxoplasmose, je fais très attention. Je ne suis pas parano mais c'est un nouveau mode de vie. La boulimie me laisse en paix, j'ai eu quelques fringales, mais rien de très alarmant. Je dois aussi vivre avec elle, mais ma priorité c'est ce que j'apporte au bébé. Malgré l'ectropion et quelques nausées persistantes, mon corps se porte plutôt bien! Pas d'hypertension ni de pré diabète gesta, ma glycémie est parfaite, et comme me l'a dit ma sage femme: Le poids ne veut rien dire, il s'agit du fonctionnement du pancréas. Donc on verra bien en Septembre lors du fameux test glycémique mais j'essaie de ne pas m'angoisser avec ça. J'ai mon ordonnance pour des bas de contention, mais pour l'instant, tout va bien à ce niveau malgré la chaleur!

Mes sentiments

On dit que l'arrivée d'un enfant est un véritable bouleversement mais alors le début d'une grossesse également... J'ai tellement voulu que ce test soit positif, qu'une fois enceinte, j'ai paniqué. J'ai eu très peur de le perdre, et même si je suis apaisée, j'angoisse toujours parfois. Le contexte avec la Covid n'est pas non plus le plus plaisant du monde, les premiers rendez-vous seule ont été éprouvants, et me rendre aux urgences seule en pensant que je faisais une fausse couche, vraiment terrifiant. Nous n'avons su qu'une semaine avant l'échographie du trimestre 1 que l'amoureux pouvait être présent, sous conditions d'attendre en dehors du cabinet et de ne rentrer qu'au moment du rendez-vous. Pas mal de stress donc ce premier trimestre et avec tout cela il a fallu faire le tri parmi les paroles blessantes des quelques proches mis au courant (et mon dieu la violence de certains propos sur la fausse couche et la mort in-utéro). D'ailleurs hein, je vous assure, les femmes enceintes sont au courant des risques, vous n'avez pas besoin de les effrayer encore plus. Dites leur juste de prendre soin d'elle et de se reposer, et ne rentrez pas dans les histoires de glauque, vraiment, elles n'ont pas besoin de ça!
J'ai encore beaucoup de mal à réaliser que je suis enceinte, mais je parle beaucoup au bébé, qui fait pleinement partie de notre vie à présent. J'ai hâte de sentir les premiers coups, qui me feront sans doute comprendre qu'il est bien là (ma réaction aux échographies a été la surprise de le voir toujours là, c'est pour vous dire). On a neuf mois pour devenir maman, le coeur est pleinement prêt, le corps suit le mouvement, et je laisse mon esprit réaliser tout doucement ce qui est entrain de se passer. Avec bienveillance envers moi même et bien entourée.

Ma grossesse nerveuse.

J'ai longtemps hésité à en parler, puis je me suis dit qu'évacuer tout ce que j'avais vécu pendant cette période pouvait me faire du bien, mais également peut-être soulager certaines femmes qui ont souffert de la même chose. La grossesse nerveuse est un sujet tabou. Moi même, peu de personnes sont au courant ce qui m'a traversé pendant deux mois, et c'est une période très difficile émotionnellement que je vais vous raconter aujourd'hui.

En Octobre, je rencontre un sage femme pour un rendez-vous de pré-conception. Je n'ai trouvé que peu d'écoute et d'intérêt, une prescription d'acide folique, et une culpabilisation sur mon poids, m'incitant à m'inscrire en salle de sport, et à perdre du poids, car si jamais je ne perds pas, jamais on ne m'aidera pour la PMA (le tout alors qu'il était informé de mes soucis avec la boulimie). Ces phrases résonnent encore en moi, et même si sur le moment, j'ai gardé la tête haute, en me disant, il a raison, je n'ai pas envie de crever en accouchant, ces mots ont eu un impact énorme sur mes pensées et mon corps.

Premier cycle d'essai. Je pense détecter mon ovulation mi Novembre, avec un peu de spotting. Super, c'est le moment. Dix jours plus tard, je me sens différente. Je le sens, je suis enceinte. J'en suis persuadée. Voilà que je commence à avoir des symptômes de grossesse. Je vomis pendant deux semaines tous les matins, j'ai des nausées et une aversion pour les odeurs. Nous sortons faire du shopping, je prends de véritables bouffées de chaleur dans les magasins. D'un coup, mon corps tout entier se met à surchauffer. La nuit, je commence à me réveiller en sueur. Je suis enceinte, c'est certain. Fin du mois et donc de mon supposé cycle. Nous décidons de faire un test de grossesse. Test négatif. Je m'effondre, mais si j'ai des symptômes, nous sommes profondément persuadés que c'est trop tôt, on recommencera un soir dans quelques jours. Ce soir là, une youtubeuse que je suis (suivait) dans ses vlogs au quotidien annonce sa grossesse dans une magnifique vidéo larmoyante. Je m'effondre, je me déteste, je hais mon ventre vide, vide de bébé. Je me tape dans le ventre. Je me déteste, je déteste mon corps, et je me répète en boucle les mots du sage femme. Trop grosse, infertilité, poids...  Quelques jours plus tard, nouveau test. Une seule barre, la barre témoin s'affiche... C'est un cauchemar. Je continue de vomir chaque matin, d'avoir chaud, de me réveiller en sueur. Puis au bout du troisième test, ces symptômes vont cesser. Et mon corps va cesser de fonctionner jusqu'à début Janvier. Deux mois.

J'ai passé des fêtes de fin d'année affreuses, plusieurs amies annoncent leurs grossesses, et moi mon ventre se met à gonfler et être tendu. Je me touche le ventre alors que je sais que les tests sont négatifs. Moi aussi je le trouve dur et gonflé. Je le regarde. Je me questionne. Quel message essaie-t-il de me faire passer? Cette période a été très difficile. Car avoir cette sensation d'être enceinte sans l'être est horrible. L'impression de devenir folle, de perdre sa santé mentale. D'attendre que les règles arrivent pour cesser la mascarade en vain. Plus de 60 jours sans règles. Une visite chez le médecin, une prise de sang prescrite pour vérifier que tout va bien, faire un long bilan hormonal. Avoir mes règles qui se décident à arriver le lendemain... Le corps humain et ses mystères. Janvier a été dur à encaisser aussi. Voir les ventres ronds des copines. Et Février, en parler. Sortir la douleur des mots du sage femme. Les conséquences de cette pression qu'il m'a mise. Prendre les choses en main pour avancer. Changer de soignant. Et continuer d'espérer et d'apprendre à faire confiance à mon corps.

Voici mon expérience de ma grossesse nerveuse. J'ai lu quelques articles sur le sujet, et j'ai eu de la chance que cela ne dure que deux mois. Certaines femmes vont même jusqu'à avoir des contractions d'accouchement en ayant le ventre totalement vide de bébé. C'est tabou et c'est un enfer pour celles qui veulent devenir mères. Ne nous jugez pas, notre esprit fonctionne simplement plus vite que ce que voudrait notre corps... Et si vous avez vécu ça, parlez-en. C'est un sentiment si horrible, la culpabilité est monstrueuse, mais voyez ça comme une si belle et forte envie d'avoir un bébé... On l'aime déjà avant même qu'il existe...

Ass mat masquée, pas baillonnée.

 

Lettre à l'attention de Monsieur Le Ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Veran, et de Madame Christelle Dubos, Secrétaire d'Etat.

Madame, Monsieur,

Je me présente, je m'appelle Julie et j'exerce la profession d'assistante maternelle depuis 2016. Le métier d'assistante maternelle, je l'aime et je l'ai choisi. Depuis le départ, je me rends compte des difficultés de celui ci, les embûches auxquelles nous sommes confrontés sans cesse. Être assistante maternelle en 2020 demande une force incroyable. Non, ce ne sont pas les enfants qui nous épuisent, eux nous rappellent chaque jour difficile à quel point notre métier est merveilleux. Ils sont notre force face à des parents employeurs parfois mauvais payeurs, face à une presse dénigrante sur les "nounous", face à des PMI toujours plus exigeantes sur nos conditions d'accueil au fil des années au mépris de nos droits et du référentiel national, face à Pajemploi et ses trop nombreux dysfonctionnements, face à une société sans reconnaissance. Tout le long de l'année, nous devons nous battre contre ses différents acteurs, pour valoriser et faire respecter notre métier. 

Avec cette crise sanitaire exceptionnelle que subit notre pays, les assistantes maternelles ont été mise sur le devant de la scène pour permettre au pays de continuer de fonctionner. Les écoles et les crèches sont fermées, mais augmentons donc les capacités d'accueil des assistantes maternelles pour répondre au besoin! Les travailleurs ont besoin de nous! Très vite, nous pensons naïvement que nous serons nous aussi, des héroïnes nationales, et qu'enfin notre profession allait être valorisée. Alors nombreuses sont celles qui ont continué leur travail, tout en faisant l'école à leurs propres enfants. Beaucoup sont tombés malades. Désinformées, abandonnées... Sans masques, sans gel, sans gants... Mettant en danger leur vie et leur famille. Comment se sentir en sécurité en crise sanitaire quand notre lieu de travail est aussi notre lieu de vie? Et que pas grand monde ne se soucie de notre santé et de celles de nos accueillis. J'ai quand à moi fait le choix de me protéger et de cesser l'accueil. Une solution difficile à prendre, n'ayant pas de droit de retrait, refuser l'accueil est un abandon de poste. Mes employeurs pouvaient me licencier. J'ai eu de la chance, ils ont compris. D'autres collègues ont perdu leur emploi. J'ai cherché des réponses à mes interrogations auprès de ma PMI, de l'Agence Régionale de Santé, de mon médecin. Le constat est simple: Seule. Seule face à la crise, face à l'administratif, face au virus. Une mesure de chômage partiel avec 84% pour les salariés français, mais seulement 80% pour les assistantes maternelles qui perdent déjà énormément en cette période, et que, dis-je... ce n'est même pas un chômage partiel, mais une indemnité compensatoire qui ne sera pas prise en compte pour notre retraite ou nos droits au chômage. Donc pour quelles raisons valons nous moins que les autres salariés français? N'étions nous pas des héroïnes nationales à continuer de s'occuper des enfants des parents qui font eux aussi tourner le pays pendant le confinement? 

La désillusion continue avec le refus du gouvernement d'une prime pour les assistantes maternelles ayant travaillés pendant le confinement. Notre métier ne vaut rien à vos yeux et malheureusement la crise l'a encore une fois démontré. Nous sommes 380 000 assistantes maternelles en France, accueillant 33.4% des enfants de moins de trois ans - 18.5% pour les crèches - et aujourd'hui, nous vous demandons de revaloriser notre métier, et de nous protéger.


Lettre écrite à l'initiative de la mobilisation lancée par Magalie sur son blog L'assmag. Si vous souhaitez nous soutenir et vous mobilisez, je vous invite à envoyer votre lettre à :  magalimolle@yahoo.fr.