Pourquoi j'ai changé d'échographiste?

Il y a deux mois déjà, je passais ma première échographie de grossesse, la fameuse T1, celle que tu attends avec appréhension et impatience. Je me suis imaginée ce moment comme un instant magique, à la rencontre de notre bébé. Ce fut notre premier rendez-vous où nous pouvions être tous les deux présents, à cause du Covid, j'ai en effet passé tous mes examens du premier trimestre seule.


Covid oblige, nous avons dû attendre séparément, moi dans la salle d'attente, et l'amoureux dehors dans la rue. L'attente a été très longue, l'échographiste a eu plus de deux heures de retard... Sitôt dans le cabinet, je comprends qu'elle ne sera pas chaleureuse, et j'appréhende directement l'examen. Mauvais pressentiment, mais je prends sur moi. J'ai préalablement rempli une fiche santé, qu'elle lit à voix haute devant nous. J'ai très peu d'antécédents médicaux, à part l'appendicite et la boulimie. Et là, je la vois volontairement sauter la ligne boulimie. Ok, je me dis direct que c'est un médecin pour qui la boulimie n'est pas un antécédent intéressant dans mon parcours de santé (et pourtant la boulimie a un impact sur mon poids, poids qui me sera reproché plus tard pendant l'examen). Tous les soignants vus à présent et à qui j'ai annoncé ma boulimie, ont été à l'écoute et compatissants. De plus en plus, le personnel médical est sensibilisé aux troubles du comportement alimentaire, moi j'assume maintenant pleinement ma boulimie qui fait partie de moi, je fais avec elle et j'attends des soignants qu'eux aussi la prennent en compte. Je m'installe pour l'examen, et c'est parti pour la sonde endovaginale une première fois. Je suis heureuse de voir mon bébé, de voir qu'il est toujours là, de le voir bouger dans tous les sens. Froideur totale de l'échographiste, face donc à un couple qui vit sa première échographie, de leur première grossesse. Bon, je sais que le médecin doit être concentré pour les mesures, c'est sans doute pour ça qu'elle ne dit rien, elle nous expliquera après. Et finalement l'examen se poursuit dans un silence total. On essaie d'engager le dialogue mais très peu de dialogue en retour, l'ambiance est pesante. Elle ne voit pas bien le bébé, elle passe donc en ventral. Elle s'agace, soupire, là encore je me dis que les soignants ont de longues journées stressantes avec le Covid et leurs masques, c'est pas facile pour eux. Et finalement, elle va s'acharner sur mon corps: elle va alterner la sonde endovaginale et la sonde ventrale, je me sens trifouillée au plus profond de moi. Elle me demande de mettre mes poings sous les fesses, de ne pas croiser les jambes, de me mettre sur le côté. Elle appuie sur mon ventre et me fait mal. Sans rien m'expliquer. Je me dis encore qu'elle est concentrée et qu'elle nous parlera mieux après. L'échographie dure une éternité. Elle me détecte un fibrome. Et? Elle ne m'explique rien, je dois poser les questions, savoir si celui-ci aura une influence sur ma grossesse (dans mes antécédents il est noté que ma tante a subit une hystérectomie à cause d'un fibrome de plus de 5 kilos), elle ne rentre pas dans les détails. Je vois que la clarté nucale a l'air bonne, je suis soulagée vis à vis de ça. Aucune info ne nous sera donné sur la taille, le poids, ou le sexe du bébé. Elle ne nous fera pas entendre son coeur. Je m'essuie de ce liquide tout collant de l'échographie, elle me demande de me rhabiller. Elle nous envoie les clichés par mail, imprime notre dossier, nous demande de payer la consultation. Je dois là encore lui demander si tout va bien, si le bébé est en forme... Elle est d'une froideur horrible. Nous sortons du cabinet. Je suis épuisée, physiquement et totalement vidée moralement. Je ne sais pas encore que ce que je viens de vivre n'est pas normal. J'ai subi plus qu'apprécié mon échographie. Je dois fouiller dans le dossier pour trouver la taille de mon bébé. Heureusement, il va bien, il est le plus beau du monde, et est toujours là, bien accroché à moi. 

Il me faudra plusieurs semaines pour me rendre compte de l'anormalité de l'examen. Le rendez-vous du quatrième mois avec ma sage-femme. Une discussion sur mes angoisses, et un déclic. Non je ne veux pas revoir cette femme pour ma seconde échographie. Il est hors de question qu'elle me touche de nouveau. J'ai donc décidé de changer d'échographiste pour ma seconde échographie qui a lieu demain. J'espère que celle-ci se passera bien. J'ai préalablement pris le temps d'écrire au sage femme échographiste mon vécu de cette première écho. Il a été rassurant et bienveillant. J'espère que ce sera le cas demain. Je vous raconterai...

Si vous vivez mal un examen médical, sachez que vous êtes en droit de changer de soignant et de refuser. Ce que j'ai vécu est considéré comme une violence obstétricale, et le comportement du médecin a été anormal. Je compte laisser un avis Google à ce médecin, en espérant qu'elle remette sa pratique en question. Vous pouvez voir la liste des violences obstétricales sur ce site. N'hésitez pas à en parler et à dénoncer.

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