Visite des trois mois.

Je ne sais pas si je suis la seule, mais quand mon fils a rendez-vous chez le pédiatre, je stresse comme si c'est moi qui passait un examen super important. Il faut dire que je n'aime pas trop les médecins, j'en ai eu peu qui étaient  bienveillants (je pense au pédiatre qui me donnait la fessée si j'avais peur d'un vaccin, ou du chirurgien grossophobe lorsque j'avais dix ans). Pourtant nous avons déniché une super pédiatre qui examine mon fils avec douceur, prend le temps de lui expliquer ses gestes, et  l'encourage. Moi qui appréhendait les vaccins le mois dernier, elle a été fabuleuse. J'ai toute sa confiance concernant la santé et le développement de notre fils, je sais qu'il est très bien suivi.
Me voilà donc hier en solo avec mon fils, dans les couloirs de la Maison de Santé. Solo car un seul accompagnant est autorisé, comme pour la grossesse, le papa est encore sacrifié. Finalement je croise plusieurs couples avec leurs bébés, je me demande si nous sommes respectueux du règlement ou vraiment si nous sommes trop bêtes de ne pas venir à trois... Si les autres ne se privent pas... Bref, on verra au prochain rendez-vous, mais clairement de voir tous les papas présents, pendant qu'ici il attend une heure dans la voiture depuis Janvier, ça fout les boules. Je porte en plus difficilement le cosy, les poussettes étant à présent interdites en salle de consultation, il faut les laisser dans le couloir... Perso, j'ai fait le choix de ne pas y laisser la mienne donc je me débrouille avec ma fatigue et mes abdos de maman césarisée. Sans compter qu'en bonne primipare, j'ai un sac à langer qui pèse trois tonnes quand je croise des mamans avec un minuscule sac à dos. Une famille devant moi, plusieurs autres bébés qui attendent avec leurs parents dans le couloir, ça tousse, pas de doute, les bronchiolites sont de retour... Réflexe de maman louve, je baisse bien la canopée de mon bébé, et je prie pour bientôt entré dans le cabinet. Pas franchement le moment d'attraper une bronchiolite mon chat...

Mon petit chat avait peu dormi, je craignais que la consultation soit chaotique, finalement il a été adorable. Souriant, attentif, serein! Tout va pour le mieux. Elle me l'a fait marcher pour certainement une des dernières fois, à 4 mois il aura sûrement perdu son réflexe. Il replie encore bien ses poings mais il commence à attraper volontairement et mettre les jouets en bouche en sortant sa petite langue pour les goûter. Nous devions travailler un peu la mise sur le ventre, mais Malo n'aime pas vraiment. Et depuis une semaine, il bloquait sa tête sur la gauche, je pensais qu'il avait un torticolis. Pensez vous, Monsieur a juste une préférence pour le côté gauche. Du coup, lors de l'examen, il a relevé la tête comme un grand, bien droite, des deux côtés! Il commence à pousser sur ses épaules. Je vous dis pas la fierté, j'ai l'impression qu'il passe le bac...

Seul petit hic de la consultation, la discussion concernant l'allaitement et le rythme des tétées. Difficile de dire combien de tétées Malo fait par jour quand nous sommes à la demande. Autant le premier mois, je comptais et notais tout, autant à trois mois d'allaitement, je fais vraiment au feeling et selon ses besoins! J'adore ma pédiatre, mais clairement niveau allaitement elle n'est pas au point. Elle m'a proposé d'espacer les tétées de la nuit, alors qu'il tête toutes les 3 ou 4 heures la nuit (ce qui est très bien pour un bébé allaité de trois mois!). Sachant que le lait de nuit est plus gras et contient de la mélatonine, et que les tétées boosteront ma lactation à ce moment là, je ne vois pas l'intérêt d'espacer. Il fera ses nuits tout simplement quand il sera prêt. Drôle de question aussi concernant les ml que je peux tirer au tire lait... Alors déjà je n'utilise pas de tire lait car je suis au sein exclusivement, mais en plus entre tirer son lait et la tétée faite par un bébé, cela fluctue grandement! Bref, heureusement que je suis bien entourée par des amies allaitantes, et si besoin je me tournerai vers une conseillère en lactation. Mais allaiter ce n'est pas comme donner un biberon. Il n'y a pas de quantité à mesurer, et puis le lait maternel se digère en seulement 20 minutes, c'est pour cette raison que les bébés allaités tètent plus souvent. J'ai la chance d'être bien informée et de faire confiance à mon allaitement depuis le départ. Les professionnels de santé doivent se former sur l'allaitement, c'est primordial! Je commence donc à chercher des informations sur la diversification alimentaire des bébés allaités, car je sens que ma pédiatre n'aura pas forcément de bonnes réponses à mes questions, et je ne veux en aucun cas arrêter notre allaitement, me dirigeant vers un allaitement long je l'espère.

Bref, nous verrons tout cela de nouveau lors de la visite des 4 mois, en attendant, on continue à se faire confiance et surtout à répondre pleinement à ses besoins comme depuis sa naissance. Cela ne fait pas de lui un être capricieux, bien au contraire, plus le temps file, plus il gagne en confiance et autonomie, les progrès sont dingues ces derniers temps.

★ 3 Mois ★

Mon Amour, tu as 3 mois.
Tu te transformes en petite limace, tu bavouilles beaucoup. Tu passes beaucoup de temps à téter le sein, mais tu as aussi découvert ton poing, que tu adores dévorer! Ton jouet préféré du monde entier est un livre en tissu qui fait du bruit au toucher. Tu adores lorsque l'on te chante des comptines. Tu nous as offert tes premiers éclats de rire. Tu persévères pour attraper seul les jouets, tu es déterminé et si fier lorsque tu y arrives (souvent encore par hasard!). Tu as une tétine mais tu préfères largement le sein de maman que ce truc en caoutchouc. Tu détestes être sur le ventre, mais on doit t'entraîner pour que tu relèves ta tête et tes épaules. Tu dors encore beaucoup lorsque l'on se balade, mais tu as découvert les arbres, cela te fascine! Papa te lit beaucoup d'histoires avec des animaux, tu es très concentré sur les images. Tu exprimes de plus en plus tes émotions, d'impatience, de frustration, mais surtout de joie. J'adore ton petit sourire lorsque tu te réveilles le matin en gazouillant. Ton dressing se remplit de vêtements en 6 mois. Maman a craqué et t'a acheté tes premières petites baskets. Notre rituel du soir est bien mis en place. Tes siestes sont toujours un peu compliquées sauf quand je te garde contre moi. Tu acceptes enfin un peu le porte bébé. Nous t'avons acheté tes premières lunettes de soleil.

Nos premiers mois d'allaitement.

L'allaitement me tenait vraiment à coeur bien avant de tomber enceinte. Il était évident pour moi que j'allais allaiter mon bébé. C'était vraiment un truc que je vivais déjà comme instinctif, naturel, il fallait que j'allaite! Alors bon, même si j'étais persuadée de le vouloir, j'étais quand même terrifiée de ne pas savoir si mon corps allait fonctionner et je me suis demandée toute ma grossesse, si mes seins allaient produire de quoi nourrir mon enfant! Je n'ai jamais eu de coulées de colostrum et cela m'a angoissé à de nombreuses reprises pendant la grossesse. Heureusement, j'ai pu trouvé des oreilles attentives à mes craintes et mes doutes. Je me suis beaucoup renseignée, et je continue de le faire. Il n'y a aucune question bête! J'ai un grand besoin de maîtriser les choses, alors il me fallait absolument des réponses à mes interrogations. J'ai pu échangé avec des mamans allaitantes, des marraines d'allaitement, mon sage femme et des conseillères en lactation. Bref, l'accouchement est arrivé, un peu bouleversant, en code orange et césarienne d'urgence, mais à partir du moment où mon fils est né, j'avais totalement confiance en nous. 

La césarienne a été faite en urgence et j'ai dû passer deux heures en salle de réveil sous surveillance, Malo n'a pu me rejoindre que quelques heures après l'accouchement pour la tétée de bienvenue, qui n'a d'ailleurs pas été très efficace vu mon état (mon corps tremblait, j'étais encore anesthésiée au niveau des jambes, et j'étais complètement sonnée par mes émotions). Ce moment a été plus un câlin qu'une vraie tétée. Une fois remontée en chambre, mon fils m'a rejoint et nous ne nous sommes plus quittés. J'ai eu la chance de me remettre assez vite de l'opération, et d'avoir de supers auxiliaires de puériculture avec moi à la maternité. J'ai eu de très bons conseils, et elles ont toutes aidé activement pour la mise en place de l'allaitement. J'étais déterminée.  Je suis chanceuse car Malo a tout de suite très bien tété, et je guettais les moindres signes d'éveil pour le mettre au sein afin de favoriser ma lactation. J'ai eu plusieurs moments difficiles, de doutes, en me disant que jamais je n'y arriverai, mais les auxiliaires m'ont sans cesse soutenu et rassuré, en m'aidant à mettre mon mamelon correctement dans la bouche de mon fils notamment, et en me montrant aussi que j'avais bien du colostrum (je ne croyais toujours pas en les capacités de mon corps). Au final, le troisième jour, j'ai senti ma chemise de nuit se tremper, j'avais mes premières coulées de lait, j'étais la plus heureuse. Je n'ai même pas sentie ma montée de lait et je n'ai eu absolument aucune douleur. 

Une de nos premières tétées.

Je m'étais beaucoup renseigné sur l'accouchement mais pas vraiment sur l'allaitement... Je pensais que l'allaitement était inné, alors au retour à la maison, je donnais le sein au feeling. Un coup l'un, un coup l'autre, mais je me suis très vite interrogée sur les selles vertes de mon bébé... La pédiatre me disait de ne pas m'inquiéter, mais au bout de deux semaines, j'ai cherché, et j'ai appris que le lait changeait en cours de tétée, et que Malo ne recevait que du lait sucré et non du lait gras. Il a fallu réajuster tout ça et en deux jours, j'ai enfin eu de belles selles jaune d'or de bébé allaité. Car même si l'allaitement est naturel, il n'est absolument pas inné, il demande certaines connaissances pour faire en sorte que celui-ci se passe bien pour la maman et le bébé. J'ai lu et relu Le Manuel très illustré d'allaitement de Caroline Guillot et j'ai regardé les passionnantes vidéos de la chaîne Youtube Amour Maternel. Ma copine Camille qui a accouché avec deux semaines d'avance sur moi (nos bébés avaient le même terme), allaitait, et nous avons partagé nos sentiments, nos expériences et nos doutes. 

Aux trois semaines de Malo, nous avons traversé le terrible pic de croissance ou jour de pointe. J'ai énormément pleuré car j'étais épuisée. Pendant quatre jours, il a voulu tété quasiment toutes les heures, jour et nuit. Sans en avoir parlé avec des mamans allaitantes sur Instagram, je n'aurai certainement pas tenu. J'ai suivi leurs conseils: ne me consacrer qu'à Malo sans chercher à faire autre chose. C'était dur, épuisant, pas humain, j'ai tellement pleuré, j'ai voulu abandonné, lui donner une tétine, un biberon... L'enfer du pic de croissance a recommencé à la sixième semaine, puis à la neuvième (beaucoup plus douce). Lorsque l'on sait qu'il faut tenir car ce n'est que passager, les pics de croissance sont sans doute plus faciles à vivre. Et surtout, notre bébé fait le plein d'acquisitions. 

Allaiter en public ne m'a pas posé de soucis. Je dois nourrir mon enfant alors le regard des autres... Point de vue positions, c'est encore un peu compliqué en dehors de la maison par contre, surtout avec une cicatrice de césarienne. 

L'entourage maintenant... Les réflexions fusent et je pense que je m'habitue avec le temps: donner un complément de lait maternisé, ne pas laisser la place au papa, être gêné quand j'allaite... Je pense que l'indifférence est la meilleure réponse et surtout: je m'en tape. C'est MON fils, je le nourris, un point c'est tout.

Niveau physique, l'allaitement se passe merveilleusement bien. Aucune douleur et aucun engorgement depuis le début, et je dois avouer que c'est plutôt cool quand je vois des copines souffrir. J'ai encore quelques fuites de lait quand Malo prolonge les périodes de sommeil, mais ma lactation s'est bien équilibrée. J'ai acheté un tire-lait manuel, juste pour voir ce que je pouvais tirer. Cela m'arrive de tirer de temps en temps pour soigner les petits bobos de Malo ou adoucir sa peau. J'aimerai bien lui faire des petits savons au lait maternel... On verra dans les prochains mois. 

Niveau sentiments, il y a eu des moments difficiles parfois, mais la relation que je tisse avec mon fils est tellement belle. L'allaiter est une prolongation de ma grossesse, je le nourris de mon lait, mais aussi de ma chaleur et de mon amour comme lorsqu'il était dans mon ventre. Il commence à me caresser les seins lorsqu'il tète, je trouve ses instants absolument magiques! Et voir son petit air repu après une tétée, c'est tellement beau. Bref, j'avais dit que j'allaiterai au minimum six mois... Je sens que c'est bien parti pour durer plus! Je referai un bilan d'ici quelques mois pour me souvenir de notre aventure...